Christelle Moreau : "J’ai toujours aimé les métiers de la santé"

Christelle Moreau est pharmacienne à l’hôpital Robert Debré.

Ryan Ben Youssef, Stan Joubert et Ambre Lacoua élèves 2nd BAC professionnel RPIP l’ont rencontrée le 12 novembre 2020 en visio.

Bonjour ! Comment vous appelez-vous ? Quel est votre métier ? Dans quel hôpital travaillez-vous ?

Je m'appelle Christelle Moreau, je suis pharmacien hospitalier et je travaille à l'hôpital pédiatrique Robert Debré situé à Paris 19ème.

«On a dû créer un service de réanimation adulte on a dû tout faire de A à Z.»

En quoi consiste votre métier ?

 

Comme le disait ma collègue, c’est assez vaste, je suis dans le secteur du médicament, je vais gérer le stock et commander les traitements entre autres. Dans le circuit du médicament : le médecin fait la prescription, l’infirmière administre le traitement et entre les deux moi je m’occupe de valider l’ordonnance du médecin. Après j’ai une équipe de préparateurs qui va préparer les piluliers.

 

Pourquoi avez-vous choisi cette formation ?

 

J’ai toujours aimé les métiers de la santé. Et au lycée j’aimais tout ce qui était chimie. Donc je suis rentrée en FAC de pharma et j’ai pu découvrir les facettes du métier.

 

Comment se déroule une journée dans le cadre de votre métier ? Est-ce fixe ?

 

Mon métier est essentiellement de valider les ordonnances et j’ai aussi une équipe d’une dizaine de préparateurs sous ma responsabilité, il y a aussi un aspect financier (relation avec la direction des finances). Il y a aussi un rôle de conseil auprès des services et des médecins.

On a une dizaine de tâches quotidiennes à faire mais c’est le téléphone qui va faire évoluer notre journée. C’est des journées différentes et ce ne sont jamais les mêmes patients qui rentrent donc il faut s’adapter aux pathologies.

 

Au sein du service hospitalier, êtes-vous différent des autres ?

 

Je suis du personnel de santé. Donc oui je suis du service professionnel de santé.

 

Ressentez-vous des craintes depuis l’apparition de la COVID-19 ?

 

Pour l’entourage, je ne crains pas pour moi car je ne suis pas dans les critères de risques. Mais quand je vais chez mes grands-parents, oui, il y a une peur de la transmission.

 

Depuis l’arrivée de la COVID-19, comment cette dernière a-t-elle affecté votre volume de travail ?

 

Pendant la première vague on a eu un gros volume de travail, c’est un hôpital pédiatrique on a dû créer un service de réanimation adulte, on a dû tout faire de A à Z. Créer les protocoles Covid. Organiser les livraisons des médicaments etc.. Donc oui il a une grosse activité sur Mars-Avril.

«C'était une belle aventure professionnelle,

et on a pu voir qu'on était prêts et aptes à gérer cet événement .»

Quelles sont les différences que vous avez pu remarquer dans votre travail depuis l’apparition de la COVID-19.

 

Forcément, on le voit tous, on porte un masque, on ne peut plus manger ensemble c’est chacun de notre côté, mais c’est plus un côté social que professionnel.

 

Comment se passe la participation aux actions des vigilances sanitaires ?

 

Nous ne sommes pas trop en contact avec les patients donc dans notre métier donc nous n’avons pas trop ce côté sensibilisation du patient.

 

 

Combien de temps mettez-vous à désinfecter votre lieu de travail ?

 

En théorie c’est censé être 3-4 fois par jour. Début Mars on le faisait tout le temps. Mais on le fait un peu moins maintenant.

 

Est-il possible qu’après tout cela, des pharmaciens ou autres décident de démissionner de leur travail ?

 

Je ne pense pas, on aime notre métier, c’était une belle aventure professionnelle et on a pu voir qu’on était prêts et aptes à gérer cet événement donc je ne pense pas que cela aidera à la démission des pharmaciens hospitaliers.

 

Est-ce que vous pensez qu’il peut y avoir un reconfinement total dans les prochains mois ?

 

Moi personnellement, j’aurais préféré que ce 2ème confinement soit plus strict pour casser cette vague qu’on voit arriver. Le confinement moins strict est mieux pour l’économie et les gens continuent à vivre sauf que ça va durer dans le temps et ça va nous impacter pendant ces fêtes de fin d’ année.

 

Est-ce qu’avec votre matériel vous êtes prêt à affronter une nouvelle vague ?

 

Alors pour moi c’est très tard, parce qu’on est obligés de rouvrir des lits de réanimation dans un hôpital pédiatrique alors que ça déborde déjà dans d’autres hôpitaux. Et la seule chose qui peut bloquer au maximum c’est des gestes barrières.

Propos recueillis par :

Ryan Ben Youssef

Stan Joubert

Ambre Lacoua